L'Apprenti
Daniel Keene
Julien trouve son père distant. Il se cherche alors un « meilleur » papa, qui l'aimera pour ce qu'il est.
Il observe et étudie les habitudes des clients du café d'en face et choisit Pascal, l'amateur de mots croisés.
Cet adulte inachevé et maladroit sera-t-il le bon ?
En treize scènes, sur une année, d'un mois d'avril à l'autre, la pièce montre avec pudeur cet appel d'un jeune adolescent délaissé vers un homme qui hésite à endosser le difficile rôle de père et qui devient l'Apprenti.
L'écriture épurée de Daniel Keene offre une histoire touchante et rare sur la paternité et la naissance de l'amitié. L'Apprenti questionne sur ce que l'on projette sur ses proches, comment l’on voudrait qu'ils soient et comment ils nous considèrent. Mais dans ce dédale affectif, il y a l’instinct du choix, choisir un ami, un père, un fils... et apprendre à l'être.
– On choisit ses amis mais pas sa famille –
« Impossible » dit Pascal, notre adulte sans épouse ni enfant.
Il finira par admettre « Les gens peuvent rêver autant qu'ils veulent et c'est important »
Notre jeune Julien, collégien qui veut changer de père, usera de tous ses manques affectifs et ses rêves pour devenir non pas le fils biologique de Pascal,
mais un « fils ».
Ils développeront une amitié paternelle, un lien filial unique !
Pourquoi l’Apprenti…
Le projet
Avec cette nouvelle proposition, la Compagnie continue son travail d’un théâtre de proximité, dans l’espace et la confidence du plateau.
Le texte « l’Apprenti » par sa construction m’a séduit… page après page, mois après mois… c’est tout un parcours humain qui défile.
Tantôt hésitants, fuyants, silencieux, chaque personnage offre de belles propositions de jeu aux comédiens.
Dans cette rencontre, qui apprend le plus de l’autre ?
Ce renversement de rapport enfant/père, apprenti/maître nous amène à déconstruire et reconstruire, scène après scène, le rapport à l'intelligence humaine.
L'autorité ici ne fait pas loi. L'envie et la curiosité oui.
Séverine Magois, traductrice définit de façon très juste la plupart des personnages des pièces de Daniel Keene comme des « gens de peu » (cf. Pierre Sansot).
Gens de peu, l’expression me plait…
Comme les gens de la mer, de la montagne, des plateaux. ils possèdent un don, celui du peu.
Le menu peuple, le petit peuple, il se faufile, il est délicat, fragile alors que le peuple, en lui même évoque la puissance.
Sans doute vaut il mieux manifester de la grandeur dans le peu que demeurer indécis, épais, risible.
Pascal et Julien font parti à mon sens de ce monde hésitant, sûrs de rien, un brin joueurs. Ils se questionnent d’une saison à l’autre, se moquant bien du regard d’autrui.
Un homme de peu ne cherche pas à plaire à qui ce soit.
Il est là, simplement face à nous.
Pascal et Julien sont affranchis de cette contrainte, mais cela n’empêche, ils doivent eux aussi se battre, pour trouver un moyen d’exprimer des sentiments, qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, des sentiments qui pour tous les deux, sont profonds et inédits.
Gilles Buonomo Responsable Artistique de la compagnie
Jeu : Gilles Buonomo - Simon Pierre Ramon
Mise en espace : Gilles Buonomo
Direction d’acteurs : Philippe Curé
Scénographie : Daniel Fayet
Création Lumière : Nicolas Marragou
Construction du décor : Jean-Michel Halbin
Illustrations vidéo : Camille Dorman
Animation Vidéo : Christophe Boucher
Images du spectacle : Hervé Lancel
Photos : Marc Ginot
Avec le soutien en résidence de la ville de Pézenas, de Mauguio et du centre Ressources Molière de Pézenas
Teaser l'Apprenti